Les villages dans lesquels est intervenue notre association dépendent du cercle de Douentza, à l'exception d'Okoyéri qui se rattache au cercle de Koro. Tous se situent dans la région administrative de Mopti.
; Le pays Dogon est entouré surtout par les Peul, éleveurs nomades, par les agriculteurs Mossi et Bobo qui occupent le nord du cercle de San et une partie du Burkina Faso, et par les pêcheurs Bozo qui habitent les rives du Niger.
Le pays Dogon est coupé par une falaise de deux cents kilomètres de long, qui va de Bankas au sud-est à Douentza au nord-est, où elle est prolongée par les monts de Hombori, point culminant du Mali (1155 m).
La falaise définit trois régions :
- Le plateau limité par le Niger à l'ouest et la falaise à l'est, région très accidentée et difficile d'accès dont les habitants ont peu de contacts avec l'extérieur.
- La falaise, partie la plus connue du pays Dogon. Sa hauteur varie de 300 à 600 m ; elle se présente sous la forme d'une paroi abrupte dont la base est couverte d'éboulis. La multitude des failles et des grottes souterraines permet la constitution de réserves naturelles d'eau durant la saison des pluies. Au pied des rochers, une bande de terre cultivable court le long de la falaise sur toute sa longueur. Cette bande de terre arable, enserrée entre les falaises et une zone dunaire varie de 500m de large devant Dourou à plusieurs kilomètres dans la région de Bamba. Ewéry est bâti dans la falaise, Koumbé et Okoyéri sont au pied de la falaise.
- La plaine, qui s'étend au-delà du cordon dunaire vers l'est jusqu'au Burkina Faso. Beaucoup de Peul y transhument et l'implantation des Dogon y est plus récente que dans la falaise : ils sont généralement islamisés.
Le paysage et la végétation accusent d'énormes différences entre la saison des pluies et la saison sèche.
Dans la zone du plateau et de la falaise, les changements de paysage s'opèrent en trois étapes : la saison des pluies très verdoyante de juin à octobre pendant laquelle sont cultivés le mil, le sorgho, le fonio, l'arachide ; la saison des cultures maraîchères d'octobre à février autour des mares et des points d'eau, et la saison sèche de mars à juin, où les dernières mares étant asséchées, le paysage, grillé par le soleil, n'est plus peuplé que des silhouettes des arbres.
Les températures varient de 10 à 20° C la nuit en décembre-janvier et de 35 à 45° C le jour en avril.
L'économie locale repose sur trois activités : agriculture, élevage, commerce. Les deux premières sont prédominantes tant par le nombre de personnes qu'elles occupent (plus de 90% de la population) que par leur contribution à l'alimentation des familles. L'élevage est de type extensif et comprend un cheptel de bovins, ovins et caprins.
Seule la culture des céréales les moins exigeantes en eau est possible : mil et sorgho essentiellement. Toutefois, des cultures maraîchères de saison « fraîche » sont pratiquées à proximité des points d’eau : marigots, retenues d’eau artificielles ou puits. La plus importante est incontestablement celle de l’oignon dont les Dogons sont considérés comme des spécialistes. Les légumes ainsi récoltés constituent bien sûr un appoint alimentaire en servant d’ingrédients pour l’élaboration de la « sauce » accompagnant le tô, bouillie de mil traditionnelle des Dogons. Mais la plus grande partie de la récolte est vendue, ce qui représente une source appréciable de revenus. La possibilité de pratiquer le maraîchage constitue ainsi une alternative à l’exode saisonnier. Dans nombre de villages en effet, une forte proportion des hommes part travailler au loin, à Bamako, dans les plantations de la région de Ségou ou en Côte d’Ivoire. Ce phénomène est d’autant plus marqué que la récolte a été mauvaise et que l’argent sera indispensable pour acheter du mil pendant la période de soudure.
Le tourisme a connu un fort développement en pays dogon, surtout le long de la falaise entre Bankass et Bamba. Son impact a été particulièrement important à Sangha et dans les villages des alentours. Douentza, qui se trouve à une centaine de kilomètres de cet épicentre, était un lieu de transit, mais les touristes ne visitaient pas les villages de la région, à l’exception de Fombory où se trouve un musée dogon. Sans doute y avait-t-il une corrélation entre cette absence de touristes et le faible nombre d’ONG présentes dans la région de Douentza.
Actuellement il n'y a plus de touristes au Mali et il n'est pas possible d'aller à Douentza. Le travail de l'association se poursuit néanmoins sur place.