Début décembre 2020, nous avons été contactés par un groupe de femmes de Douentza. Leur présidente, Hélène KASSOGUE, est une amie d’enfance de Youssouf KAREMBE, le chanteur dogon qui est venu plusieurs fois animer notre expo à la salle des fêtes. C’est lui qui nous a mis en relation.
Les 57 femmes sont regroupées dans une « société coopérative simplifiée » et cultivent notamment un périmètre maraîcher d’environ un hectare à proximité immédiate de Douentza.
Leur première demande a été un micro-crédit. Après divers échanges avec Hélène KASSOGUE et les membres du CA de Villages Dogons, il a été décidé de faire un premier prêt de 500 000 FCFA (environ 750 €) et une convention a été signée entre l’association des femmes et Villages Dogons. Cette somme a été confiée à un premier groupe de femmes pour une durée de 3 mois. A l’issue de cette période les femmes ont rendu l’argent prêté et ont payé les intérêts qui ont été versés dans la caisse et qui serviront à nous rembourser. Les 500 000 FCFA ont ensuite été confiés à un autre groupe de femmes pour la même durée et le processus se poursuit.
La seconde demande concernait un puits maraîcher. Les femmes utilisaient un puits qu’elles creusaient elles-mêmes dans la terre et qu’elles surcreusaient au fur et à mesure que le niveau de la nappe baissait avec la saison sèche. Tout était à recommencer l’année suivante.
Plusieurs devis ont été établis et nous avons finalement retenu celui de l’entreprise E.O.T de Mopti qui est aussi celle que nous avons choisie pour le puits d’Angaye en Côte d’Ivoire. Son montant est de 3 084 562 FCFA (4 702 €) pour un puits à grand diamètre (1,80 m) d’une profondeur de 15 mètres. Une entreprise de Douentza nous avait proposé un devis de 10 029 000 FCFA pour le même travail !
Les travaux ont commencé le 20 février

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et se sont terminés le 4 mars.

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Deux semaines ont suffi pour réaliser ce puits creusé en terrain tendre (terre et argile). Le jardin est étendu (1 hectare, équivalent à 100m x 100m) et même si le puits est implanté au centre, les allers et retours avec un arrosoir ou un seau de plus de 10kg représenteraient une fatigue importante. C’est pourquoi Hélène KASSOGUE nous a demandé s’il était possible de financer la construction de 4 bassins situés à une distance de 35 à 40 mètres du puits et approvisionnés depuis celui-ci par un tuyau enterré. Nous avons accepté le devis de 781 612 FCFA (1 192 €) et les travaux ont été réalisés fin mars.
La troisième demande est celle d’une clôture. Il est nécessaire en effet de protéger les cultures de la gourmandise du bétail errant, notamment les chèvres qui sont de redoutables prédatrices ! Le devis de l’entreprise E.O.T qui a réalisé le puits s’élève à 3 444 000 FCFA (5 250 €). Nous avons organisé une vente sur internet en mai 2021 dont les bénéfices ont permis de financer ce projet. Les travaux ont été réalisés début juin.

Les femmes ont décidé de tenter la culture du riz sur 2 hectares, répartis entre le terrain clôturé et une parcelle voisine, Au début du mois de juillet, un tracteur a labouré les terrains et les semis ont été réalisés à la volée.
Nous avons prêté 330 000 FCFA à la société coopérative début septembre 2021 pour l’aider à payer la main d’œuvre nécessaire au repiquage du riz et pour creuser des canaux d’irrigation. La récolte du riz s’est faite dans la première quinzaine de novembre et elle a été stockée. Le prix du riz baisse en effet de façon significative en novembre-décembre car beaucoup de ceux qui le cultivent vendent immédiatement leur récolte et l’offre est alors importante. La société coopérative attend que le cours remonte et projette de vendre son riz en mars prochain. Novembre voit débuter la saison « fraîche » au Mali qui va durer jusqu’en février. C’est la période favorable au maraîchage, que les femmes de la coopérative pratiquent depuis plusieurs années. Elles ont donc commencé la culture de l’oignon, de la tomate, de la salade, etc … dès que la récolte du riz a été terminée. Elles bénéficiaient pour la première fois du puits et des bassins financés par notre association. Ces installations sont d’autant plus utiles que le nombre de membres de l’association augmente et donc les surfaces mises en culture. Un problème est toutefois rapidement apparu. Le puits est en effet creusé en terrain sablonneux et le sable remontait peu à peu par le fond. La profondeur de l’eau disponible devenait alors insuffisante et les femmes devaient descendre au fond du puits (15 mètres…) pour évacuer le sable. Malgré cela, l’eau manquait pour arroser toutes les cultures. Nous avons contacté l’entrepreneur qui a proposé de surcreuser le puits de 4 mètres pour un coût de 1 130 000 FCFA (soit 1723 €). Le conseil d’administration, consulté par mail, a donné son accord et les travaux ont été exécutés entre le 20 décembre et le 7 janvier. Le problème d’ensablement est résolu et la profondeur du puits est nettement plus importante. Malgré cela, le puits ne suffit toujours pas pour arroser toutes les parcelles. Il y a en effet un peu plus de 60 femmes qui se répartissent les 2 hectares actuellement cultivés. Un système de roulement sur 3 jours vient d’être mis en place. Chaque jour 20 femmes seulement ont accès à l’eau du puits pour arroser leur parcelle ce qui n’est évidemment pas favorable au bon développement des cultures qui devraient être arrosées au moins une fois par jour (la température dépasse souvent les 30° en journée pendant la saison « fraîche »). La présidente de la coopérative, Hélène KASSOGUE, a demandé si nous pouvions financer un deuxième puits, soit environ 7 000 €. Une clôture pour la deuxième parcelle d’un hectare serait également nécessaire car les épineux ne suffisent pas à empêcher tous les animaux errants d’y pénétrer. Le coût serait le même que celui de la clôture que nous avons financé l’an passé pour la première parcelle, soit 5 000 €. Nous n’avons pas actuellement cet argent.

 

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