Le principe d’une banque de mil est le suivant : notre association prête une certaine somme à un village.
Avec cet argent, des sacs de mil sont achetés, transportés et stockés dans chaque village. Le mil est ensuite revendu aux familles qui en ont besoin à prix coûtant, sans aucun bénéfice. Une fois le stock épuisé, de nouveaux achats sont effectués. Chaque banque de mil est gérée par un comité de villageois élus.
En 2004, Villages Dogons a ainsi prêté 1 000 000 francs CFA (environ 1 500 euros) à chacun des villages d’Ewéry et de Koumbé.
Les banques de mil présentent plusieurs avantages pour les villageois. Le plus évident est d’atténuer les conséquences le la hausse du prix du mil. En juillet 2004 par exemple, le sac de 100 kilos se négociait, sur le marché de Douentza, à 22 000-23 000 F. CFA (39,54 à 35,06 euros), soit le triple du prix de novembre 2003 au moment de la récolte.
Quand ils manquaient de mil, les villageois devaient aller jusqu’à Douentza pour en acheter. Les voyages étaient alors assez fréquents, car ils n’achètent pas de grosses quantités à chaque fois. En pouvant s’approvisionner dans leur village, ils économisent donc temps et argent.
Enfin, il y a des moments où on ne trouve pas de mil à acheter sur le marché : pénurie (souvent artificielle) et spéculation vont de concert.
Les villageois nous ont dit que la création de ces banques de mil, après l’invasion des criquets qui ont dévasté les récoltes fin 2004, a permis d’éviter l’exode de plusieurs familles.