Terminé en octobre 2011.
Le site de Ferro est occupé depuis 1973 par des Bellas (anciens esclaves des Touaregs) dont les ancêtres ont quitté la mare de Gossi, située à 200 kilomètres au nord-est de Douentza et qui s’assèche peu à peu à cause de l’avancée du désert.
500 personnes environ vivent dans quatre campements, composés chacun de plusieurs hameaux, et situés à une distance de Douentza variant entre quatre kilomètres pour le plus proche et huit kilomètres pour le plus éloigné.
Les habitants de Ferro vivent chichement de la culture du mil, d’un peu d’élevage et de la vente de bois qu’ils vont chercher en brousse. Ils n’avaient aucun point d’eau, même temporaire, sur le site et ils devaient aller chaque jour à Douentza avec leurs charrettes remplir bidons et barriques aux fontaines publiques, qui sont payantes. Ils dépensaient ainsi des sommes très importantes pour leur approvisionnement en eau : plus d’un million de francs CFA (environ 1 500 euros) chaque année pour l’ensemble du site, dépense considérable au Mali pour un village aussi pauvre.
De 2001 à 2005, les villageois ont travaillé au creusement d’un puits à grand diamètre. Ils y ont investi toute leur énergie, tout leur argent (environ six millions de francs CFA, soit 9 000 euros), mais ils n’ont pas pu atteindre la nappe phréatique. Ils ont dû s’arrêter à une profondeur de 21 mètres.
Les habitants de Ferro nous ont demandé notre aide dès 2005. Nous ne pouvions pas alors leur répondre favorablement. En effet, quand ils sont arrivés au début des années 70, ils ont demandé aux habitants de Siba l’autorisation de s’installer sur leurs terres. Siba fait partie, avec Ewéry et Almina, des trois villages les plus anciens de la région de Douentza. « Villages Dogons » a financé un puits pour Ewéry en 2003 et un puits pour Siba en 2008. L’association « Solid’eau Mali » a financé en 2005 un puits pour Almina. Tout le monde là-bas considérait comme normal qu’un puits soit ensuite financé à Ferro. Aucune jalousie n’était à craindre de la part des villages avoisinants.
Lors de notre assemblée générale du 25 septembre 2009, il a été décidé de financer le surcreusement de ce puits. Le montant des travaux était estimé à 11 400 euros pour une profondeur de 35 mètres.
Les travaux ont commencé en janvier 2010 et les villageois ont travaillé avec acharnement pour porter la profondeur de 21 à 45 mètres, soit 10 mètres de plus que prévu. Hélas, Nous n’avons pas atteint la nappe phréatique et nous avons dû suspendre les travaux début avril 2010 après avoir dépensé 20 700 euros. Conformément à la décision prise à notre AG de septembre 2010, un forage a été réalisé en mai 2011 à côté de ce puits (coût : 12 000 euros). Sa profondeur atteint 110 mètres et ce n’est qu’à 90 mètres qu’une nappe d’eau a été traversée ! Celle-ci est donc trop profonde pour permettre une jonction avec le puits voisin qui aurait alors servi de citerne. En revanche, l’eau du forage est potable et son débit, bien que faible (environ un mètre cube par heure), est suffisant pour alimenter le site en eau de consommation. Une pompe a donc été installée en octobre 2011 (coût : 6 000 euros) et les habitants de Ferro disposent enfin d’un point d’eau !
Le conseil d’administration de notre association a décidé le 15 mars 2016 de financer, à hauteur d’environ 1 000 euros, des travaux destinés à transformer le puits de Ferro en une grande citerne. Le projet est de remplir ce puits pendant la saison des pluies. Les 277 m3 d’eau ainsi stockés serviront pour !’abreuvement des animaux, la lessive, l’arrosage … Une seule forte pluie suffit pour remplir le puits mais des travaux sont nécessaires pour qu’elle ne s’échappe pas : coulage d’une dalle en béton au fond du puits et réalisation de joints d’étanchéité tous les mètres au niveau des raccords de décoffrage.
Le puits de Ferro
Prises de vue et montage : Serge FOURNY