La multinationale ALUFER prépare depuis plusieurs années l’extraction de la bauxite avec le projet Bel Air Mining situé dans la préfecture de Boffa, à 150 km au nord de Conakry et 15 km de la côte du Golfe de Guinée. La première phase prévoit l’extraction de plus de 5 millions de tonnes de bauxite par an. L’exploitation vient de commencer. L’inquiétude des habitants de Dakhagbé est grande. Ils craignent en effet que ce projet minier cause la mort de leur village. Une partie de leurs terres cultivables et de leurs arbres fruitiers sont en effet accaparés par ALUFER qui leur a accordé une indemnisation dérisoire de 522 000 000 francs guinéens (environ 50 000 euros), soit 40 euros par habitant
Les villageois redoutent également la pollution de leur eau et la destruction de leur environnement. Ils savent ce qui se passe actuellement à Boké, à quelques dizaines de kilomètres de leur village, où l’extraction de la bauxite et le va et vient incessant d’énormes camions-bennes dispersent la poussière de bauxite dans les champs et les cours d’eau. Les nuisances et les problèmes occasionnés par l’exploitation de la bauxite autour de cette ville sont d’ailleurs à l’origine de manifestations qui ont causé plusieurs morts et des dizaines de blessés.
Lors de notre assemblée générale de 2015, une subvention de notre association d'un montant de 3 000 € avait été votée en faveur de l’association ADD (Association pour le Développement de Dakhagbé). Cette aide avait permis à ADD de réaliser en décembre 2016 un forage dans le village de Dakhagbé en Guinée Conakry.

Lors de notre AG de septembre 2017, Aminata CAMARA, présidente de ADD, nous a demandé de soutenir Dakhagbé dans sa lutte contre ALUFER. Cette multinationale, dont le siège social se trouve dans le paradis fiscal de Guernesey, a obtenu du gouvernement guinéen une concession de 15 ans pour l’extraction de la bauxite sur une large zone incluant de nombreux villages, dont Dakhagbé. Les habitants de ce village se voyaient proposer une indemnisation dérisoire de 52 000 euros pour les terres cultivables dont ils étaient spoliés. Et ils craignent bien sûr la pollution de l’eau et de l’air générée par l’exploitation de la mine à quelques centaines de mètres de leur village.
Nous nous sommes rendus deux fois sur place. Le premier séjour début novembre 2017 a permis de rencontrer les villageois, des représentants d’une ONG correspondante de l’association française CCFD-Terre Solidaire et de contacter le Ministère des mines et de la géologie.
Le second voyage du 16 au 24 mars 2018 a notamment été l’occasion d’un rendez-vous de plus de 3 heures organisé par la Préfète de Boffa dans son bureau avec des représentants d’ALUFER. Cette rencontre a permis l’ouverture d’un dialogue et de négociations avec cette multinationale. Des résultats ont été obtenus mais ils restent, pour l’instant, insuffisants.

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