Fin juin-début juillet 2019, nous nous sommes rendus à ANGAYE (Côte d’Ivoire) avec trois membres de l’association BUNKANI de Saint Prix (95). Le président de cette association, Bernard DARI, nous avait demandé de l’aider à étudier l’approvisionnement en eau de ce village dont il est originaire.
Une grande fête, parrainée par Madame Nialé KABA, Ministre du Plan et du Développement, y était organisée pour célébrer les 60 ans de l’école primaire publique du village et l’inauguration de trois nouvelles salles de classe.
Cette fête, qui a réuni plus de 2 000 personnes dans ce village de 1 500 habitants, était initiée par Lancina OUATTARA, président de la Mutuelle pour le développement d’ANGAYE, qui est originaire du village et qui est propriétaire de deux grands hôtels dans la zone touristique de GRAND BASSAM près d’ABIDJAN. L’un de ses objectifs était d’obtenir le soutien de la Ministre pour la construction d’un château d’eau qui alimenterait le village avec des fontaines de distribution.
Ce projet ne nous a pas semblé adapté à la situation économique de la plupart des habitants du village et des hameaux environnants. Sa viabilité nous semblait en effet bien incertaine car l’entretien du château d’eau et du réseau de distribution coûterait cher. Beaucoup de foyers n’auraient pas les moyens de payer cet accès à l’eau. De plus la bonne gestion de la caisse était loin d’être garantie...
La situation confirmait nos réticences. Quatre puits avec pompe manuelle avaient été creusés dans ce village. Le premier, réalisé dans les années 60, était définitivement hors d’usage. Les pompes des trois autres étaient en panne depuis plusieurs années. L’une avait été réparée juste avant la fête, la réparation de la deuxième avait été abandonnée et l’intégralité de l’eau pour le village était extraite du dernier puits à l’aide d’une « puisette » tirée avec une corde, sans utiliser la pompe hors d’usage.
Les villageois payaient pourtant 50 francs CFA (environ 7 centimes d’euro) par seau d’eau puisé. Mais la gestion de l’argent ainsi collecté était opaque...
Nous avons alors proposé de creuser un puits à grand diamètre (1,80 mètre) sans pompe et qui ne nécessiterait donc pas d’entretien. L’accès à l’eau de ce puits serait ainsi gratuit. Il bénéficierait aux habitants du village et à ceux de plusieurs hameaux avoisinants qui ne pouvaient payer l’eau. Lors de notre séjour sur place, nous avions vu des femmes recueillir de l’eau dans des trous qu’elles creusaient au bord d’un marigot proche du village.
Le financement de ce puits a été voté lors de notre assemblée générale du 20/09/2019.
Un deuxième voyage en Côte d’Ivoire a eu lieu du 4 au 13 février 2020. Il était prévu de nous rendre à Angaye mais la zone a été classée rouge quelques jours avant notre départ par le ministère des Affaires Étrangères français. Seul Bernard DARI, président de BUNKANI et originaire de ce village, a décidé de s’y rendre pour des raisons personnelles. L’essentiel du travail a donc été fait à Abidjan.
Il y avait deux points à régler : l’implantation exacte du puits et le choix d’une entreprise pour réaliser les travaux.
Le premier point a été étudié par Christian HUBANS, un géologue dont nous avions fait la connaissance lors de notre dernière exposition-vente de novembre 2019. Il nous avait rejoints à Abidjan en février et où il avait pu se procurer une photo satellite de la zone du village, une carte topographique au 1/50 000, deux photos aériennes superposées permettant une vision en relief. Il avait également obtenu des informations géologiques régionales à l’université Félix-Houphouët-Boigny qu’il avait pu croiser avec les informations sur les 4 puits existant recueillies lors de notre premier séjour et des relevés GPS faits sur place par Kiffingué Ouattara, un ressortissant du village habitant aujourd’hui à Abidjan, qui accompagnait Bernard DARI lorsqu’il était allé à Angaye en février.
Ces informations ont permis à Christian d’établir un rapport et de proposer deux zones cibles pour l’implantation de puits.
Trouver une entreprise n’a pas été facile. On ne creuse pas en effet de puits à grand diamètre en Côte d’Ivoire. Nous avons finalement réussi à obtenir 2 devis, l’un d’une entreprise du Burkina Faso pour un montant de 8 669 506 FCFA (13 217 €), l’autre d’une entreprise malienne pour un montant de 7 253 601 € (11 058 €).
Le conseil d’administration de Villages Dogons s’est réuni le 6 mars pour étudier ces 2 propositions. Le choix du CA s’est porté à l’unanimité sur la deuxième entreprise qui, outre sa réactivité et son offre plus attractive, nous a été présentée par Christian HUBANS qui a travaillé plusieurs fois avec elle pour la réalisation de puits en Pays Dogon.

Une convention de partenariat a été signée par les parties suivantes :

  • Le village d’Angaye (Côte d’Ivoire) représenté par le roi d'Angaye, le chef du village, le représentant de la communauté Lobi, la présidente de l'association des femmes, le président de l'association des jeunes, le patriarche d’Angaye, le président des sages de la mutuelle Angoh Ayi, le président de la mutuelle pour le développement d'Angaye, le représentant de l’association Bunkani sur place.
  • L’association BUNKANI
  • L’association VILLAGES DOGONS.

Fin mars 2020, les ouvriers étaient sur le point de quitter Bamako pour Angaye quand la frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire a été fermée à cause du COVID.

Ll’entreprise a finalement réussi à obtenir un laissez-passer auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bamako, grâce notamment à des appuis obtenus par Bernard DARI, le président de l’association Bunkani qui nous avait demandé notre aide pour financer ce puits.

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Les ouvriers sont arrivés à Angaye le 7 mars 2021 et les travaux ont rapidement commencé.

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17 mètres ont été creusés jusque mi-avril mais l’eau n’était pas encore apparue. La saison des pluies a alors commencé et les travaux ont été interrompus. 

Selon Christian HUBANS, un géologue qui a étudié le terrain, 10 mètres supplémentaires étaient nécessaires pour un coût d’environ 6 000 €. L’association Wa-Iba, basée à Billère près de Pau et qui est présidée par Christian HUBANS, a pris en charge 3 000 €. L’association BUNKANI a pu réunir 1 600€ grâce à une cagnotte sur Kiss Kiss Bank. 
Les travaux ont repris mi-juillet 2021. Fin août, la profondeur atteinte était de 22 mètres et il y avait une bonne profondeur d'eau. La saison sèche suivante a confirmé que l'eau était pérenne tout au long de l'année dans le puits.

 

 

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