Réalisations
Villages Dogons a déjà vingt-trois réalisations à son actif
Terminée en janvier 2005.
A deux kilomètres environ du puits d'Ewéry s'étend une vaste zone recouverte par les eaux pendant la saison des pluies. Au fil de la saison sèche, l'eau s'évapore progressivement et laisse apparaître une terre limoneuse et fertile.
En 2003, les villageois nous ont demandé de les aider à réaliser des travaux d'irrigation. Un puits maraîcher et un canal en béton de 70 mètres de long ont été construits fin 2004-début 2005; une moto pompe a été achetée. Toutes les dépenses, 11 600 euros environ, ont été financées par notre association. Il avait été convenu avec les villageois que la somme avancée devrait être remboursée progressivement.
Pour contribuer au financement de ce projet, nous avons lancé fin 2004 un emprunt, sans intérêts, auprès de nos adhérents et sympathisants. 21 prêts, d'un montant compris entre 100 et 1000 euros, ont été consentis à l'association pour un total de 5010 euros.
Le rendement de la première année a été médiocre : 40% de ce que l'on peut espérer quand tout se passe bien. En effet, les plantations avaient été tardives à cause des travaux qui étaient réalisés en même temps. La deuxième année, les récoltes ont été un peu meilleures, mais les villageois ont dû attendre trop longtemps que le niveau de la mare baisse suffisamment pour mettre les terres en culture. Sous la direction de Moussa, ils ont donc réalisé en mai 2006 des travaux pour remettre dans son ancien lit un ruisseau dont ils avaient détourné le cours vers la mare il y a quelques années. Il y a eu ainsi moins d'eau dans cette mare après la saison des pluies, le niveau a baissé plus vite et les cultures ont pu commencer plus tôt.
En 2007, les villageois n’ont pas mis en culture le périmètre irrigué. La raison invoquée, et qui est confirmée par Moussa, était climatique : il n’y avait pratiquement pas eu de saison « fraîche » à Douentza et c’est pendant cette période que le maraîchage est pratiqué. Les villageois ont donc eu peur que les cultures ne donnent pas suffisamment pour rentabiliser les investissements importants en semences et essence pour la motopompe. Cette raison, pour importante qu’elle soit, n'était pas la seule. Tous les villageois avaient un égal accès à la zone irriguée et chacun pouvait y cultiver une parcelle. Mais tous ne travaillaient pas avec la même ardeur. Certains sont de gros travailleurs et font de bonnes récoltes. D’autres, par contre, négligent leurs cultures et n’obtiennent qu’un faible rendement. Ces différences ont créé des jalousies car chacun devait donner un quart de sa récolte pour rembourser les travaux d’irrigation financés par notre association. Ceux qui récoltaient beaucoup remboursaient donc plus que ceux qui faisaient de maigres récoltes et ils s’estimaient lésés.
Enfin, le bilan de la récolte de l’année précédente avait été décevant : les villageois avaient essayé de stocker une moitié environ de leur récolte pour la vendre au meilleur cours. Hélas, ils n’avaient pas su conserver une telle quantité dans de bonnes conditions, les oignons avaient fermenté et la quasi-totalité du stock avait été perdue.
Les problèmes rencontrés dans ce projet nous semblent révélateurs de la double difficulté rencontrée par les villageois : s’organiser et travailler ensemble. La perte de la moitié de la récolte d’oignons en 2006 avait été significative à cet égard : la conservation des oignons n’avait pas été planifiée. Il en avait été de même pour l’utilisation de la motopompe : le coût de l’essence n’avait pas été prévu dans le coût de production des oignons et les villageois avaient ensuite trouvé la facture amère. Ils avaient alors demandé à notre association si elle ne pouvait pas payer cette essence, ce que nous avons refusé bien entendu. Nous pensons en effet que nous n’avons pas à intervenir financièrement dans le fonctionnement des projets et qu’il appartient aux villageois, conseillés le cas échéant par notre association, de trouver eux-mêmes les solutions aux difficultés qu’ils rencontrent.
Lors de notre assemblée générale du 10 octobre 2008, à laquelle participaient notamment Moussa et le chef du village d’Ewéry, il a été décidé à l’unanimité d’annuler purement et simplement le remboursement du prêt par les villageois. Celui-ci était devenu en effet, pour les raisons que nous venons d’expliquer, un obstacle à la mise en culture de la zone irriguée.
(Achevé en avril 2003)
C’est le premier projet financé par l’association et il est à l’origine de la création de "Villages Dogons".
Ewéry est un petit village de 300 personnes perché dans la falaise de 200 kilomètres qui traverse le pays dogon. Cette région se trouve dans la zone sahélienne et il n'y pleut dans le meilleur des cas que quatre mois par an de juin à septembre.
Lorsque nous avons visité pour la première fois ce village début août 2002, les habitants nous ont montré le bassin qu'ils avaient mis plusieurs années à creuser dans la roche et dans lequel ils recueillaient les eaux de ruissellement pendant la saison des pluies. C'est cette eau qu'ils consommaient pendant les mois qui suivaient, une eau qui croupissait rapidement et qui était la cause de nombreuses maladies, bilharziose et dysenterie notamment.
A partir de février et jusqu'en juin ou juillet, le bassin se retrouvait à sec. Femmes et enfants devaient alors aller chercher l'eau au village voisin ce qui représentait un trajet de plus de 2 heures aller et retour.
Quand les villageois nous ont demandé de les aider à creuser un puits, nous n'avons pas réfléchi longtemps. L'association "Villages Dogons" était créée en septembre 2002 et les travaux commençaient dès octobre 2002 pour s'achever en avril 2003. Ce puits a une profondeur de 28 mètres, ce qui assure plus de 4 mètres d'eau en permanence au fond. Le coût des travaux s'est élevé à 9 384 809 francs CFA (14 307,14 €).
