Réalisations
Villages Dogons a déjà vingt-deux réalisations à son actif
Le principe d’une banque de mil est le suivant : notre association prête une certaine somme à un village.
Avec cet argent, des sacs de mil sont achetés, transportés et stockés dans chaque village. Le mil est ensuite revendu aux familles qui en ont besoin à prix coûtant, sans aucun bénéfice. Une fois le stock épuisé, de nouveaux achats sont effectués. Chaque banque de mil est gérée par un comité de villageois élus.
En 2004, Villages Dogons a ainsi prêté 1 000 000 francs CFA (environ 1 500 euros) à chacun des villages d’Ewéry et de Koumbé.
Terminé en mai 2007.
Les communautés de Koumbé et Guénébana sont situées à une quinzaine de kilomètres de Douentza. Les 700 habitants de Koumbé sont disséminés dans de nombreux petits campements composés chacun de quatre ou cinq huttes en bois. Cette structure éclatée est directement liée au manque d’eau : les habitants ont dû abandonner leur village ancestral, aujourd’hui complètement vide, pour s’installer à proximité de sites où ils peuvent recueillir l’eau de pluie pendant l’hivernage. Les villageois de Guénébana quant à eux sont regroupés dans un village situé en haut de la falaise.
Réalisée entre 2005 et 2009.
Les habitants de Koumbé et Guénébana ont demandé la création d’une école pendant de nombreuses années : personne ne savait ni lire ni écrire dans ces deux villages qui comptent plus de mille habitants.
Lors d’une discussion avec le Maire de Montmagny à notre fête africaine du 29 octobre 2004, est née l’idée d’un partenariat entre la ville et notre association pour la création d’une première salle de classe.
Une réunion ultérieure a permis de préciser les termes de ce partenariat et Moussa KASSOGUE, représentant de "Villages Dogons" au Mali, a alors contacté le Maire de Douentza pour discuter de la participation de cette commune au projet.
Réalisée entre 2005 et 2009.
L’école d’Ewéry a ouvert ses portes début octobre 2005 pour accueillir 43 enfants. La construction de la première salle de classe a été financée par « Solid’eau Mali », association regroupant des enseignants, des élèves et des parents du lycée Jean Monnet de Franconville. Une convention de partenariat analogue à celle de Koumbé a été signée avec la mairie de Douentza et les villageois. Cette association, qui avait été créée pour une durée limitée à deux ans, a cessé ses activités en avril 2006.
"Villages Dogons" a donc repris ce projet et la construction d’une deuxième salle de classe pour les élèves de 3ème et 4ème années a été réalisée pour la rentrée 2007. Nous avons reçu le soutien financier du Conseil Régional d’Ile-de-France pour cette deuxième phase qui a coûté 11 700 euros.
Le projet s'est achevé en 2009 avec la construction d'une troisième salle de classe; l'école peut ainsi assurer les six années du cycle primaire avec trois classes à double niveau.
Achevé en avril 2006.
La communauté de Koumbé comporte environ 700 personnes disséminées dans de nombreux petits campements composés chacun de quelques huttes. Cette structure éclatée est directement liée au manque d'eau : les habitants ont dû abandonner leur village ancestral pour s'installer à proximité de sites où ils peuvent recueillir l'eau de pluie pendant la saison humide, ce qui pourvoit à leurs besoins pendant quelques mois, mais avec une eau stagnante qui est rapidement polluée.
Yaapo, un puits pour Koumbé et Guénébana
Yaapo, un puits pour Koumbé et Guénébana de José Ainouz - 2003, 52 min, Mali.
Diffusé par "la Médiathèque des trois mondes", 63 bis rue Cardinal Lemoine 75005 Paris.
Téléphone : 01 42 34 99 00 - Fax : 01 42 34 99 01- E-mail :
Deux ONG sont déjà intervenues à Koumbé. La première a entrepris de creuser un puits il y a une quinzaine d'années, mais elle a cessé ces activités à Douentza avant que les travaux ne soient terminés et la nappe phréatique atteinte.
Il y a dix ans, une ONG arabe a réalisé deux forages avec pompes à bras. Toutefois ces installations, distantes d'environ 3 kilomètres, ne permettaient pas de satisfaire les besoins en eau des habitants pour plusieurs raisons :
les pompes tombaient très souvent en panne et l’eau était alors totalement inaccessible : le diamètre du forage est en effet de l'ordre de 10 centimètres et le tuyau d'adduction d'eau ne dépasse pas 2 centimètres de diamètre. Les coûts et les délais de réparation étaient élevés : une centaine d'euros minimum à chaque fois, somme supérieure au salaire mensuel d'un instituteur malien. L'utilisation des pompes était difficile et nécessitait la force conjointe de plusieurs personnes. Compte tenu de la profondeur des forages, l'amorçage était long (plusieurs minutes) et le débit faible, ne permettant pas de satisfaire tous les besoins en eau. Les habitants de Koumbé étaient obligés d'aller faire boire leurs animaux, tous les deux jours, au puits de Dianvéli, village qui se trouve à plus de deux heures de marche de Koumbé Le projet retenu a été de surcreuser le puits abandonné par la première ONG. Les travaux ont commencé fin octobre 2003 et ont duré trois mois. Ils se sont révélés plus difficiles que prévu, à cause notamment de la nature de la roche qui ne réagissait pas bien à la dynamite: très dure, elle se transformait en sable sous l'impact de l'explosion, ce qui réduisait son efficacité.
Le devis initial de 8 662 euros a été dépassé de plus de 20% et le coût de la première phase a atteint 10 619 euros.
Lors de l'inauguration en février 2004, les habitants de Koumbé et Guénébana (un village proche qui utilise également le puits) nous avaient fait part de leur inquiétude: après avoir puisé beaucoup d'eau plusieurs jours de suite, ils avaient constaté que le niveau baissait sensiblement, ce qui montrait que le débit de la nappe n'était pas suffisant pour compenser une utilisation intensive.
En août 2004, la profondeur d'eau au fond du puits ne dépassait pas 50 centimètres. Il a donc fallu reprendre le chantier. Les travaux de surcreusement ont recommencé en décembre 2004 et sept nouveaux mètres ont été creusés, portant la profondeur à 58 mètres pour un surcoût de 5 336 euros. Hélas, ce n'était toujours pas suffisant car le puits s'est de nouveau retrouvé à sec pendant les derniers mois de la saison sèche. Les travaux ont donc repris pour la troisième fois début février 2006 ; ils ont duré deux mois et ont porté la profondeur à 63 mètres. Malgré la durée exceptionnellement longue de la saison sèche en 2006, il y a eu de l'eau en quantité suffisante jusqu'à l'arrivée des premières pluies. Après trois surcreusements, il semble donc que ce puits soit enfin terminé !
Le coût total des travaux aura été de 20 634 euros. Villages Dogons a bénéficié en 2003 d’une subvention du Conseil Régional d’Ile de France de 6 168 euros pour la première tranche des travaux de ce puits ainsi que pour les puits d’Ewéry et Okoyéri.
Terminé en janvier 2005.
Situé à 27 kilomètres de Douentza par la piste, Okoyéri compte un peu plus de 600 habitants, tous regroupés dans trois hameaux distants de quelques centaines de mètres. Plusieurs mares fournissaient l'eau aux habitants et aux animaux pendant la saison des pluies, mais elles étaient asséchées fin octobre-début novembre.Il existait deux pompes : l'une tombait si souvent en panne que les villageois avaient renoncé à la faire réparer. L'autre était plus résistante mais son utilisation posait beaucoup de problèmes.
Terminée en janvier 2005.
A deux kilomètres environ du puits d'Ewéry s'étend une vaste zone recouverte par les eaux pendant la saison des pluies. Au fil de la saison sèche, l'eau s'évapore progressivement et laisse apparaître une terre limoneuse et fertile.
En 2003, les villageois nous ont demandé de les aider à réaliser des travaux d'irrigation. Un puits maraîcher et un canal en béton de 70 mètres de long ont été construits fin 2004-début 2005; une moto pompe a été achetée. Toutes les dépenses, 11 600 euros environ, ont été financées par notre association. Il avait été convenu avec les villageois que la somme avancée devrait être remboursée progressivement.
Pour contribuer au financement de ce projet, nous avons lancé fin 2004 un emprunt, sans intérêts, auprès de nos adhérents et sympathisants. 21 prêts, d'un montant compris entre 100 et 1000 euros, ont été consentis à l'association pour un total de 5010 euros.
Le rendement de la première année a été médiocre : 40% de ce que l'on peut espérer quand tout se passe bien. En effet, les plantations avaient été tardives à cause des travaux qui étaient réalisés en même temps. La deuxième année, les récoltes ont été un peu meilleures, mais les villageois ont dû attendre trop longtemps que le niveau de la mare baisse suffisamment pour mettre les terres en culture. Sous la direction de Moussa, ils ont donc réalisé en mai 2006 des travaux pour remettre dans son ancien lit un ruisseau dont ils avaient détourné le cours vers la mare il y a quelques années. Il y a eu ainsi moins d'eau dans cette mare après la saison des pluies, le niveau a baissé plus vite et les cultures ont pu commencer plus tôt.
En 2007, les villageois n’ont pas mis en culture le périmètre irrigué. La raison invoquée, et qui est confirmée par Moussa, était climatique : il n’y avait pratiquement pas eu de saison « fraîche » à Douentza et c’est pendant cette période que le maraîchage est pratiqué. Les villageois ont donc eu peur que les cultures ne donnent pas suffisamment pour rentabiliser les investissements importants en semences et essence pour la motopompe. Cette raison, pour importante qu’elle soit, n'était pas la seule. Tous les villageois avaient un égal accès à la zone irriguée et chacun pouvait y cultiver une parcelle. Mais tous ne travaillaient pas avec la même ardeur. Certains sont de gros travailleurs et font de bonnes récoltes. D’autres, par contre, négligent leurs cultures et n’obtiennent qu’un faible rendement. Ces différences ont créé des jalousies car chacun devait donner un quart de sa récolte pour rembourser les travaux d’irrigation financés par notre association. Ceux qui récoltaient beaucoup remboursaient donc plus que ceux qui faisaient de maigres récoltes et ils s’estimaient lésés.
Enfin, le bilan de la récolte de l’année précédente avait été décevant : les villageois avaient essayé de stocker une moitié environ de leur récolte pour la vendre au meilleur cours. Hélas, ils n’avaient pas su conserver une telle quantité dans de bonnes conditions, les oignons avaient fermenté et la quasi-totalité du stock avait été perdue.
Les problèmes rencontrés dans ce projet nous semblent révélateurs de la double difficulté rencontrée par les villageois : s’organiser et travailler ensemble. La perte de la moitié de la récolte d’oignons en 2006 avait été significative à cet égard : la conservation des oignons n’avait pas été planifiée. Il en avait été de même pour l’utilisation de la motopompe : le coût de l’essence n’avait pas été prévu dans le coût de production des oignons et les villageois avaient ensuite trouvé la facture amère. Ils avaient alors demandé à notre association si elle ne pouvait pas payer cette essence, ce que nous avons refusé bien entendu. Nous pensons en effet que nous n’avons pas à intervenir financièrement dans le fonctionnement des projets et qu’il appartient aux villageois, conseillés le cas échéant par notre association, de trouver eux-mêmes les solutions aux difficultés qu’ils rencontrent.
Lors de notre assemblée générale du 10 octobre 2008, à laquelle participaient notamment Moussa et le chef du village d’Ewéry, il a été décidé à l’unanimité d’annuler purement et simplement le remboursement du prêt par les villageois. Celui-ci était devenu en effet, pour les raisons que nous venons d’expliquer, un obstacle à la mise en culture de la zone irriguée.